• Chapitre I : L'île d'Ishaka

    Ishaka. Ce nom n'exprime probablement rien pour la grande majorité des personnes qu'il côtoie aujourd'hui, très peu pour d'anciens camarades qu'il a croisé au cours de ses péripéties, mais il représente énormément pour lui ; c'est là-bas que son histoire commence, que tout débute pour Seolan. Cet îlot était un véritable havre de paix, un lieu favorisant les rencontres entre individus provenant des quatre coins du globe qui bientôt, formèrent une communauté dont les liens unissant ses membres étaient plus forts que tout ce que l'ont ait pu connaître jusqu'à présent. Seo était déjà là lors de sa création et jamais il n'a caché la fierté qu'il ressent pour avoir participé à son évolution aux côtés de ses camarades...

    Enfant, Seolan voyage beaucoup et seul. Il va de village en village pour effectuer quelques bricoles et gagner de quoi se sustenter. Bien qu'il soit rigoureux dans son travail, il n'est pas très bavard et de ce fait, ne dévoile absolument rien sur sa situation. Personne ne sait s'il a des parents ou une famille car l'enfant ne leur fournit jamais de réponse à ces questions jugées trop personnelles. Seo, comme il se fait surnommer, ne semble pourtant pas se plaindre de sa condition et vit une vie simpliste, se contentant du minimum ; une sobriété heureuse même si sa bouille n'affiche que très rarement ne serait-ce qu'une once d'animosité. Au cours de ses pérégrinations sans fin, il arrive finalement dans la cité d'Ishaka, capitale de l'île éponyme. C'est ici que Seo fait la rencontre d'un autre enfant guère plus âgé que lui, rencontre qui entraînera une multitude de bouleversements dans la vie du petit permanenté aux cheveux d'argent et qui fera de lui l'homme que vous connaissez aujourd'hui.

    Lors de ses livraisons de fer en direction de la forge locale pour lesquelles il est payé une misère, Seo tombe systématiquement sur un jeune garçon à l'étrange occupation. Affublé d'une tunique de noble, ce dernier passe son temps à apporter de la nourriture aux mendiants qui jonchent les rues désolées du quartier pauvre où sont reclus le rebuts de la société. C'est tout naturellement que les deux garçons sont amenés à faire connaissance. Bien que le jeune Seolan ne dévoile pas grand chose à son propos, son interlocuteur apprécie ses manières bien loin de celles qu'on lui inculque et ressent une certaine sympathie à son égard. Il propose alors au nonchalant de devenir son ami non sans le soudoyer, ayant bien cerné le personnage à qui il avait affaire. Il sera payé pour jouer avec le noble à son domicile et pourra même être logé et nourri, une véritable aubaine pour le permanenté qui accepte après avoir clarifié certains détails à la manière d'un contrat. C'est donc de cette manière peu orthodoxe que naît leur amitié et la première d'une longue série pour Seolan.

    Au fil des ans passé aux côtés de celui que l'on nomme jeune maître ou le 47ième, Seo s'avère être un fidèle ami et un virtuose dans le maniement du sabre auquel il s'est intéressé très tôt. Seolan rencontre de nouvelles personnes avec qui il se lie rapidement d'amitié et fait notamment la rencontre d'autres enfants issus de nobles familles aussi doués que lui. Deux d'entre eux se distinguent particulièrement du reste pour leur maîtrise et leurs convictions matures et entretiendront petit à petit une relation mêlant amitié et rivalité avec le permanenté ; deux jeunes garçons qui plus tard deviendront des légendes nommés Shinke Datare et Yōma Matsudai. À la mort de son père emporté par la maladie, le jeune maître, encore adolescent devint Ishaka le 47ième du nom, le nouveau régent de l'île qui porte son nom depuis tant de générations. Ainsi, les trois garçons proches amis du nouveau souverain se virent octroyer d'importantes places au sein du gouvernement, plus précisément dans les fonctions militaires et d'ordre public où ils étaient formés par les meilleurs afin de protéger l'héritage de l'ancien régent qui n'est autre que la paix.

    Mais lorsque la paix s'installe trop longtemps, la guerre vient frapper à vos portes. Et cette fois, la menace était toute autre...